Après les sermons du Maire, les menaces...

Dans un post récent, le Maire de Joinville s'est lancé dans une violente diatribe contre ce blog, qu'il accuse - rien que ça ! - de "fichage politique"... Depuis, on m'a amicalement fait passer un petit message que je m'empresse de livrer à mes chers lecteurs (qui, soit dit en passant, n'ont jamais été aussi nombreux que depuis le début cette affaire).

Voici donc le mail qu'a reçu Benoît Willot, conseiller municipal PS, et qu'il m'a fait suivre à toutes fins utiles :

"Bonjour Benoit, je souhaiterai savoir si vous pourriez faire retirer l'article concernant la primaire dans lequel est fait allusion à mon nom et a d'autres personnes et au fait que je sois venu voter a votre primaire sur le blog de votre ami Eustache, car au cas ou vous ne seriez pas au courant, il existe un droit de respect des personnes et discretions pour les personnes qui se deplacent pour voter, cela s'appelle le secret du scrutin !!! J'en ai averti Olivier Dosne Deputé Maire qui a mis les locaux a votre disposition pour organiser votre primaire et egalement notre secretaire General Jean Francois Copé qui se reserve le droit avec mon soutien de porter plainte contre vous pour non respect du secret du scrutin et fichage politique, j'espere que nous n'aurons pas a en arriver la, comptant sur votre comprehension, bon week end à vous."

Voici ma réponse qui, je l'espère, apportera toute satisfaction aux intéressés :

"Salut Benoît. Merci de me transmettre ce message qui, pour ne rien te cacher ne me fait ni chaud ni froid. Il est hors de question que je retire le post en question ! Que je sache, le "secret du scrutin" ne concerne que ce qui se passe à l'intérieur de l'isoloir, pas le fait de se rendre dans un bureau de vote, qui est UN ACTE PUBLIC et, j'ajouterai même UN ACTE HONORABLE. Cordialement."

Quelles leçons peut-on tirer de toutes ces péripéties ? La première, c'est que ce monsieur qui menace d'en appeler à la justice de notre beau pays est rien moins qu'un parjure. Il parle en effet de M. Copé comme de "notre secrétaire général". C'est donc qu'il est bien à l'UMP car, je suis désolé, M. Copé n'est pas mon secrétaire général ni celui de la plupart des gens, d'ailleurs. Puisque M. Benoît Cottet, pour ne pas le citer, appartient à ce grand parti qui, je l'espère, ne dirigera plus la France à partir du mois de mai 2012, il faudra qu'il nous explique comment il a pu signer une charte d'adhésion aux valeurs de la gauche. Je rappelle que c'était la condition pour pouvoir participer aux primaires socialistes.

Seconde leçon : M. Benoît Cottet, donc, a autant de connaissances juridiques que de sens politique (sans même parler du sens moral, dont il n'a visiblement pas la moindre notion...). Je m'explique : 1° le fait d'aller voter ne relève pas de la vie privée et, 2° le fichage politique, c'est le fait pour une autorité constituée (gouvernement, service de police, maire...) de cataloguer les gens en fonction de leurs opinions. 

En ce qui concerne le premier point, je vais juste prendre un exemple qui parlera à tout le monde. Imaginez que Jacques Chirac ait, par humour corrézien sans doute, décidé d'aller voter dimanche dernier... Pensez-vous que cela n'aurait pas fait la une des journaux, le lendemain ? Certes, M. Cottet n'est pas Jacques Chirac - sauf peut-être sur le plan du manque de scrupule politique - mais le cas de figure est exactement le même.

Pour ce qui est de l'accusation ridicule de fichage politique, faut-il préciser que je ne détiens pas la moindre parcelle d'autorité dans ce pays ? Je suis un simple citoyen qui a décidé d'informer sur ce qui se passe à la Mairie.

La notion de "secret du scrutin" qu'invoque M. Cottet n'a aucune consistance juridique et c'est avec gourmandise que j'attends de voir ce que les autorités judiciaires pourraient bien faire d'un tel galimatias. En attendant, n'oubliez pas d'aller voter demain ! 

(Euh, non, M. Cottet, ce n'est pas à vous que je m'adressais...).