Il ne manquait plus que lui...

Depuis le début de ce qu'il bien appeler, désormais, l'affaire Cottet, j'étais un peu surpris du silence de Candidus (1). Je ne perdais rien pour attendre : j'ai eu droit hier à un mot doux où transparaît, comme toujours, un sens de la nuance remarquable...

(1) Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de ce blog, il s'agit de la machine de propagande du Maire sur le Web.

Notre Candidus a été étrangement absent tout au long de ces primaires. Hormis un post où il se contentait de reproduire in extenso un communiqué de "notre" secrétaire général Jean-François Copé, sans y ajouter la moindre prise de position personnelle (comme s'il était un peu gêné aux entournures), aucune attaque un peu originale, aucune niaque, aucune combativité.

J'ai même commencé à sérieusement m'inquiéter pour le moral de notre camarade lorsque, à la veille du second tour des primaires, il a posté... ça ou bien encore ça.

Comme il faut bien alimenter un blog, malgré tout, on a eu droit, à la place, à un article palpitant sur le lancement de la saison de la Sécurité routière ou encore un autre, à se rouler par terre, sur l'inauguration par M. le Maire de l'ascenseur de l'île Fanac... On se serait cru en train de feuilleter le magazine municipal, c'est vous dire !

Logique tribale

Je m'apprêtais à écrire un article sur cet étrange coup de mou lorsque, enfin, Candidus est sorti de sa dépression torpeur pour tenter, à son tour, de sauver l'adjudant Cotté. Il faut que dire qu'il y a urgence : le naufrage pathétique de ce dernier menace sérieusement d'entraîner avec lui le Général en chef !

Dès le titre – "la délation : signe extérieur du socialisme" –, on retrouve cette façon "tribale" d'envisager les choses qui caractérise la prose de notre monsieur. Me voilà donc propulsé digne représentant de l'ensemble des socialistes. N'est-ce pas me faire beaucoup d'honneur, cher Candidus ?

Un petit conseil : vous devriez arrêter de généraliser de cette façon car vous risquez de vous mettre à dos beaucoup de gens, même à Joinville, où tout le monde n'appartient pas à votre camp. 

En tout cas, jamais je ne me permettrais pas, moi, de tirer des conclusions générale sur "les gens de droite" à partir des errements - suivez mon regard... - de quelques-uns d'entre eux.

(Depuis le référendum sur la Constitution européenne, en 2005, j'ai été assesseur pour le compte du PS à toutes les élections. En ces occasions, j'ai pu côtoyer en particulier des présidents de bureau de vote - Sylvie Mercier, Michel Destouches, Jeanine Chéry - dont je puis témoigner que, bien qu'ils soient à l'UMP, ce sont des personnes tout à fait estimables. Je les salue au passage !)

Plus forts que Moody's

Mais, plus que la généralisation abusive, ce qui est intéressant dans ce titre et dans la suite du post, c'est qu'il n'est plus du tout question ni de fichage politique (!) ni d'atteinte à la vie privée (!!!). On m'accuse seulement, cette fois, d'être un délateur.

Ce nouvel angle d'attaque n'est pas plus agréable à mes oreilles - ne serait-ce que parce qu'il est complètement aberrant - mais je constate tout de même avec satisfaction qu'on est descendu de quelques crans dans la mise en cause. Je suis passé, en quelques jours, du AAA sur l'échelle de la vilenie à un modeste B+. Décidément, ils sont plus fort que Moody's...

Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin ! En effet, quand on y réfléchit deux secondes, la délation consiste à dénoncer un fait dont on n'a pas été soi-même victime, pour le seul plaisir de faire du tort à autrui. Dans le cas contraire, à moins d'être un voyou pour qui tout signalement d'un acte délictueux est en soi condamnable, il est tout simplement aberrant de parler de délation.

Les agissements de M. Cottet me concernent-ils personnellement ? Suis-je fondé à les dénoncer, dès lors que je les ai constatés ? Bien entendu et cela, tout militant politique digne de ce nom est en mesure de le comprendre. Comme des milliers d'autres à travers la France, je me suis investi dans ces primaires afin qu'elles soient une réussite. J'ai distribué des tracts, donné de mon temps pour tenir un bureau de vote. Comment accepter qu'on tente de les dévoyer ? comment ne pas en être blessé ?

"Elle balance beaucoup, Hélène"

Je le répète, donc : il est aberrant de parler de délation en l'occurrence. Par la façon dont ils empruntent, l'air de rien, à la morale des voyous, les mots de Candidus me font immanquablement penser à ceux qu'a prononcés tout récemment Brice Hortefeu, lors d'une écoute téléphonique. "Elle balance beaucoup, Hélène...", n'a-t-il pas hésité à dire à son ami Gaubert, à propos des révélations de l'épouse de celui-ci aux services de police. "Il balance beaucoup, Eustache", susurre à son tour Candidus...

Mais non, je ne "balance" pas. Je dénonce à juste titre un comportement dont ton parti n'a pas à s'honorer.