Pour connaître le point de vue du maire sur les principales questions qui agitent Joinville, un conseil : n'allez surtout pas sur son blog...
Je ne sais pas si beaucoup de Joinvillais lisent le blog de M. Dosne. Ce qui est sûr, c'est que l'on sera un peu désappointé si l'on espère y découvrir un regard perspicace sur les affaires de la cité.
Rénovation des Hauts-de-Joinville, fermeture du Centre d'hébergement d'urgence, budget municipal, etc. : les sujets de controverse ne manquent pas ! Ces derniers mois, tracts et affiches se sont multipliés pour dénoncer la gestion de la municipalité. Et une manifestation a même eu lieu le 21 novembre, jour de marché, sur la principale avenue de Joinville... Curieusement, Olivier Dosne n'évoque pour ainsi dire jamais ces questions.
Subtile allusion
En seize mois et quelque cent vingt posts – désolé : cent vingt billets, en français... –, une seule mention à ce qui sera sans conteste le chantier le plus important des prochaines années à Joinville : la rénovation de la rue de Paris.
Plus subliminal encore : pourquoi Olivier Dosne a-t-il décidé de fermer le Centre d'hébergement d'urgence de l'avenue Galliéni, qui a accueilli pendant plusieurs années des personnes sans-abri, de novembre à mars ? À moins de suivre aussi l'irremplaçable blog de Benoît Willot, ses lecteurs assidus, s'il y en a, n'en sauront rien.
Toutefois – remords ? calcul politique ? –, un billet du 15 décembre dernier fait une allusion cousue de fil blanc subtile à cette fermeture. Olivier Dosne indique qu'il s'est rendu la veille au centre d'accueil du SAMU social de Joinville.
Le but de cette confidence ? Accréditer l'image d'un homme politique sensible au douloureux problème de l'exclusion. Une façon sans doute de désamorcer l'impression d'inhumanité que ne pouvait manquer de provoquer la décision de priver de toit sept malheureux SDF, parmi les milliers que compte l'Île-de-France.
(Une groupie prénommée Jeanne – je tairai son nom par charité citoyenne – ne s'y est d'ailleurs pas trompée. "Bravo, se pâme-t-elle, dans un élan d'enthousiasme il est vrai un peu solitaire. C'est plus courageux de faire une maraude que de crier aux loups comme ce collectif anonyme...")
Beau monde
Le problème est que, dans la forme comme dans le fond, le billet d'Olivier Dosne ne désamorce rien, bien au contraire. Autant le dire : ce compte-rendu de maraude est aussi glacial que la vague de mauvais temps qui traverse le pays en ce moment.
Déjà, le titre du billet – "Le Secrétaire d'État au logement à Joinville" – permet de planter un décor, ou plutôt un décorum, dont le moins que l'on puisse dire est que la détresse et la misère n'y occuperont pas beaucoup de place. C'est froid et distancié comme une dépêche AFP. Et, surtout, on est prévenus : l'important n'est pas que le maire se soit rendu au centre d'accueil du SAMU social mais qu'un quasi-ministre lui ait pour ainsi dire rendu visite, à lui...
Pour faire bonne mesure, bien entendu, Olivier Dosne ne manque pas de préciser qu'il y avait aussi, ce soir-là, et le préfet du Val-de-Marne et la députée du coin. Mais qu'a donc fait tout ce beau monde ? Qu'est-ce qui pouvait bien justifier la venue sur nos rives d'un tel aréopage ?
La réponse, qui en laissera peut-être plus d'un sur sa faim pantois, tient en une phrase : "Nous nous sommes rendus au centre d'appel du SAMU social de Joinville, puis nous sommes montés à bord du véhicule du 115". Point final, passons à un autre billet...
(Une photo vient agrémenter le billet. Y figurent Monsieur le Maire ainsi que – je vous le donne en mille – Monsieur le Secrétaire d'État... Toujours aucun travailleur social ni SDF identifiables à l'horizon.)
Bravo, M. Dosne, c'est très courageux d'être monté à bord d'un véhicule du 115. Et avec un Secrétaire d'État, de surcroît ! Mais qu'avez-vous donc vu, ce soir-là ? Que vous ont inspiré le travail du SAMU social et le public déshérité auxquels il s'adresse ? Et puis, surtout, quelle mesure concrète comptez-vous mettre en œuvre à Joinville pour soulager tant de souffrance ?
Il est regrettable qu'Olivier Dosne ne réponde pas à ce genre de questions sur son blog. De même, on peut déplorer qu'il ne daigne pas s'exprimer sur les sujets qui préoccupent ses concitoyens.
Pourquoi s'astreint-il à un tel exercice, au fond ? Est-ce uniquement pour sacrifier à l'air du temps ?
Les thèmes qu'il traite au fil des mois autorisent une autre hypothèse, pas forcément plus flatteuse : le maire de Joinville ne s'adresse presque exclusivement qu'aux militants UMP.
Les circonstances abracadabrantesques de son élection, sur fond de luttes fraticides à droite, dictent sans doute ce choix. Mais le résultat est qu'un citoyen ordinaire se retrouve sur ce blog comme un intrus dans un dîner de famille un peu houleux...
Bonne année à tous !
Rénovation des Hauts-de-Joinville, fermeture du Centre d'hébergement d'urgence, budget municipal, etc. : les sujets de controverse ne manquent pas ! Ces derniers mois, tracts et affiches se sont multipliés pour dénoncer la gestion de la municipalité. Et une manifestation a même eu lieu le 21 novembre, jour de marché, sur la principale avenue de Joinville... Curieusement, Olivier Dosne n'évoque pour ainsi dire jamais ces questions.
Subtile allusion
En seize mois et quelque cent vingt posts – désolé : cent vingt billets, en français... –, une seule mention à ce qui sera sans conteste le chantier le plus important des prochaines années à Joinville : la rénovation de la rue de Paris.
Plus subliminal encore : pourquoi Olivier Dosne a-t-il décidé de fermer le Centre d'hébergement d'urgence de l'avenue Galliéni, qui a accueilli pendant plusieurs années des personnes sans-abri, de novembre à mars ? À moins de suivre aussi l'irremplaçable blog de Benoît Willot, ses lecteurs assidus, s'il y en a, n'en sauront rien.
Toutefois – remords ? calcul politique ? –, un billet du 15 décembre dernier fait une allusion cousue de fil blanc subtile à cette fermeture. Olivier Dosne indique qu'il s'est rendu la veille au centre d'accueil du SAMU social de Joinville.
Le but de cette confidence ? Accréditer l'image d'un homme politique sensible au douloureux problème de l'exclusion. Une façon sans doute de désamorcer l'impression d'inhumanité que ne pouvait manquer de provoquer la décision de priver de toit sept malheureux SDF, parmi les milliers que compte l'Île-de-France.
(Une groupie prénommée Jeanne – je tairai son nom par charité citoyenne – ne s'y est d'ailleurs pas trompée. "Bravo, se pâme-t-elle, dans un élan d'enthousiasme il est vrai un peu solitaire. C'est plus courageux de faire une maraude que de crier aux loups comme ce collectif anonyme...")
Beau monde
Le problème est que, dans la forme comme dans le fond, le billet d'Olivier Dosne ne désamorce rien, bien au contraire. Autant le dire : ce compte-rendu de maraude est aussi glacial que la vague de mauvais temps qui traverse le pays en ce moment.
Déjà, le titre du billet – "Le Secrétaire d'État au logement à Joinville" – permet de planter un décor, ou plutôt un décorum, dont le moins que l'on puisse dire est que la détresse et la misère n'y occuperont pas beaucoup de place. C'est froid et distancié comme une dépêche AFP. Et, surtout, on est prévenus : l'important n'est pas que le maire se soit rendu au centre d'accueil du SAMU social mais qu'un quasi-ministre lui ait pour ainsi dire rendu visite, à lui...
Pour faire bonne mesure, bien entendu, Olivier Dosne ne manque pas de préciser qu'il y avait aussi, ce soir-là, et le préfet du Val-de-Marne et la députée du coin. Mais qu'a donc fait tout ce beau monde ? Qu'est-ce qui pouvait bien justifier la venue sur nos rives d'un tel aréopage ?
La réponse, qui en laissera peut-être plus d'un sur sa faim pantois, tient en une phrase : "Nous nous sommes rendus au centre d'appel du SAMU social de Joinville, puis nous sommes montés à bord du véhicule du 115". Point final, passons à un autre billet...
(Une photo vient agrémenter le billet. Y figurent Monsieur le Maire ainsi que – je vous le donne en mille – Monsieur le Secrétaire d'État... Toujours aucun travailleur social ni SDF identifiables à l'horizon.)
Bravo, M. Dosne, c'est très courageux d'être monté à bord d'un véhicule du 115. Et avec un Secrétaire d'État, de surcroît ! Mais qu'avez-vous donc vu, ce soir-là ? Que vous ont inspiré le travail du SAMU social et le public déshérité auxquels il s'adresse ? Et puis, surtout, quelle mesure concrète comptez-vous mettre en œuvre à Joinville pour soulager tant de souffrance ?
Il est regrettable qu'Olivier Dosne ne réponde pas à ce genre de questions sur son blog. De même, on peut déplorer qu'il ne daigne pas s'exprimer sur les sujets qui préoccupent ses concitoyens.
Air du temps
Pourquoi s'astreint-il à un tel exercice, au fond ? Est-ce uniquement pour sacrifier à l'air du temps ?
Les thèmes qu'il traite au fil des mois autorisent une autre hypothèse, pas forcément plus flatteuse : le maire de Joinville ne s'adresse presque exclusivement qu'aux militants UMP.
Les circonstances abracadabrantesques de son élection, sur fond de luttes fraticides à droite, dictent sans doute ce choix. Mais le résultat est qu'un citoyen ordinaire se retrouve sur ce blog comme un intrus dans un dîner de famille un peu houleux...
Bonne année à tous !
bravo enfin un blog pertinent et non dénué d'humour qui donne un coup de pied dans la fourmillière pour démanger notre petit confort hivernal !
RépondreSupprimerj'ai vu que Monsieur Dosne stigmatise les drogues douces sur son blog, pour ma part je le suis complètement et je pense qu' il pourrait aussi nous parler de l'abus d'antidépresseur et d'anxiolitique dont la pharmacie française fait son fond de commerce, puisque c'est son rayon ...