lundi 15 février 2010

Les pirates des bords de Marne

Les paroles ne correspondent pas toujours aux actes. Alors que les députés UMP ont voté – non sans mal – une loi Hadopi qui réprime le piratage sur Internet, les militants UMP joinvillais s'asseyent alègrement sur le droit d'auteur... Attention, contrefaçon de haut vol !



J'avais décidé de ne pas parler du blog "Joinville populaire" tant qu'il ne traiterait pas de questions locales.

Je le consulte régulièrement bien qu'il s'apparente plus à une mauvaise chaîne de la TNT qu'à un authentique blog. Aucun billet n'est rédigé par un habitant de Joinville : ce site se contente de recycler des papiers concoctés au niveau national par le Centre de Propagande les experts en communication de l'UMP.

Un article a pourtant titillé ma curiosité. Intitulé L'UMP accuse les régions PS de financer des campagnes de "désinformation", il reprend un des thèmes de campagne de la droite dans le cadre des élections régionales de mars prochain.

L'accusation d'utiliser des fonds publics pour promouvoir un point de vue partisan est un grand classique. C'est donc avec un léger scepticisme que j'ai parcouru le billet jusqu'au moment où quelque chose s'est mis à dérailler dans cette mécanique bien huilée.

Plaidoirie convaincante

"Furieuse de cette attaque en règle, la gauche n'a pas tardé à répondre"... Cette phrase, qui correspond au fameux "la parole est à la défense" en vigueur dans les tribunaux, a d'un seul coup réveillé mon intérêt.

Et je n'ai pas été déçu... Toute la fin du billet consistait en une plaidoirie de mon point de vue assez convaincante sur le thème : l'UMP n'a pas de leçon à donner, etc. En tout cas, un lecteur peu informé aurait été incapable de dire qui a raison dans cette controverse.

Question, donc : pourquoi diable l'auteur de ce billet a-t-il poussé l'honnêteté intellectuelle jusqu'à présenter le débat d'une façon aussi neutre, au risque d'accréditer la thèse inverse de celle qu'il soutient ?

La réponse, c'est que l'honnêteté n'a pas grand chose à voir dans cette histoire, bien au contraire...

Monsieur AFP

Par acquit de conscience, j'ai fait une rapide recherche Google et bingo ! j'ai rapidement retrouvé l'auteur de ce billet. 

Il s'appelle... Monsieur AFP. Je ne sais pas s'il est encarté à l'UMP mais ce qui est sûr, c'est que la reproduction de son travail est soumise à copyright. Autrement dit, 1) on ne peut le diffuser sans autorisation, et donc 2) l'on doit clairement indiquer qu'il provient de cette agence de presse.

À cet égard, l'AFP est parfaitement claire dans ses conditions d'utilisation : "Les photographies, graphiques, logos et textes de l'AFP ne doivent pas être utilisés pour un usage professionnel, ni reproduits, publiés, diffusés, adaptés pour diffusion ou publication, ou redistribués directement ou indirectement sur quelque support que ce soit (...) Les documents AFP ne doivent être stockés, en partie ou dans leur intégralité, sur un ordinateur que pour un usage strictement personnel."

Passe encore que les administrateurs de "Joinville populaire" soient assez sots naïfs pour publier un texte susceptible de contredire la thèse qu'ils entendent défendre. Mais qu'ils ignorent à ce point le droit de propriété intellectuelle, c'est quand même un comble.

1 commentaire:

  1. Bien vu Eustache, la règle de base de l'UMP, jusqu'en haut lieu, c'est de se croire au dessus
    de ses propres lois !
    Olivier

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