mardi 2 février 2010

Entrée libre et... portes closes

Une séance du conseil municipal, ce n'est pas très important, n'est-ce pas ? Celle qui devait se tenir mardi dernier a donc été reportée. Sans tambour ni trompette...


Il serait très exagéré de dire que je me faisais une joie de me rendre au conseil municipal, le 29 janvier dernier.

J'ai assisté à deux séances, par le passé : l'une à la fin de l'ère Aubry, l'autre au tout début du mandat de M. Dosne. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénario manque un peu de suspense.

L'ordre du jour, interminable, se déroule dans une monotonie savamment entretenue par l''exécutif municipal. De loin en loin, les conseillers municipaux de la majorité sans doute le rôle le plus ingrat qui soit sortent de leur torpeur pour voter les décisions. Dans une belle unanimité, s'il vous plaît.

Seule l'opposition réussit parfois à mettre un semblant d'animation dans un spectacle à peu près aussi palpitant qu'un samedi soir sur Arte.

Challenge journalistique

C'est donc en traînant un peu des pieds que je suis arrivé à la mairie après une bonne journée de boulot et un trajet dans un RER bondé et peu pressé d'arriver à bon port.

Ma motivation principale était que je souhaitais recueillir un maximum de contacts puisque, comme mes lecteurs fidèles le savent déjà, il est impossible d'obtenir les coordonnées d'un élu via le site Internet de la mairie. A priori, une séance du conseil municipal est le lieu où l'on trouve la plus grande concentration de notabilités locales au mètre carré.

Accessoirement, aussi, je m'étais fixé un petit challenge journalistique : réussir à faire un compte-rendu rigolo intéressant d'un raout qui ne l'est guère, du moins dans sa forme.

Mais la chasse aux contacts et le challenge personnels attendont. Dans l'immense hall de la mairie, désert, un gardien m'a obligeamment informé que la séance du conseil municipal avait été reportée.

Non-événement

Le premier mouvement de stupeur passé, je dois dire que j'ai été heurté par la grossièreté du procédé qui consiste 1°) à ne pas avertir les citoyens d'un report de cette importance, et 2°) à ne même pas songer à s'en excuser !

Aucun document officiel n'avait été apposé ni sur les portes d'entrée de la mairie, ni même sur les panneaux d'information municipale situés devant l'édifice.

Pour les besoins de ce blog, je me rends au moins une fois par jour sur le site  Internet de la mairie. Je puis garantir que le report de la séance du conseil municipal n'avait pas été porté à la connaissance du public.

Et inutile de préciser (suivez mon regard...) que, sur son blog, M. le maire n'a pas non plus évoqué ce qui  semble être, de son point de vue, un non-événement.

Qu'importe, en effet, qu'un Joinvillais soucieux (ou simplement curieux) de la chose publique, ayant réservé sa soirée de mardi, se soit rendu à l'hôtel de ville  pour y trouver porte close et donc, par la même occasion, un motif supplémentaire de désespérer de la démocratie ?

Dilettantisme

Peu importe, oui... Sauf que la possibilité, pour tout un chacun, d'assister à une séance du conseil municipal n'est pas une faveur dispensée selon le bon vouloir du "prince" mais un droit.

Chacun a le droit de venir constater de ses propres yeux le travail (ou le dilettantisme ?)  de ceux qui prennent des décisions en son nom. 

C'est d'ailleurs la signification profonde de la formule "Entrée libre", qui figure sur la page du site de la mairie annonçant de façon pas trop visible quand même, il ne faut pas exagérer... la date des prochaines séances du conseil municipal.

"Entrée libre", cela veut dire que l'on ne peut pas vous empêcher d'assister à une séance, que l'on vous garantit de pouvoir y assister.

Pourquoi ai-je la désagréable impression que, mardi dernier, ma "liberté" en a pris un coup ?




1 commentaire:

  1. "impossible d'obtenir les coordonnées d'un élu via le site Internet de la mairie": ce n'est plus totalement vrai. Suite à mes protestations renouvelées, mon téléphone et mon courriel figurent depuis janvier sur le site municipal. Mais toujours pas mon site internet, malgré ce que prévoit le réglement du conseil municipal.
    Benoit Willot, conseiller municipal

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